La persistance du dossier des singes Bonobos à Basankusu : La Mînetat ‘Eve Bazaiba et le gouverneur Bobo Boloko pointés du doigt!

 A ce jour, l’on ne devrait même plus parler du dossier des singes Bonobos dans le territoire de Basankusu si la Directrice générale de l’Asbl Ekolo ya Bonobos respectait les recommandations ainsi que les accords signés. Cependant, chaque fois que les populations de cette partie de l’Equateur, appuyées par des notables, des jeunes, et autres scientifiques, cherchent à résoudre cette question par la concertation, Mme Fanny en fait à sa tête. L’on a comme l’impression qu’elle serait soutenue par certains milieux, ce qui la pousse à ignorer les recommandations issues de différentes rencontres organisées autour de cette problématique. 

« Il y a une crise parce que les communautés riveraines de cette réserve ont du mal à accéder à certaines ressources dont elles sont propriétaires sur le plan coutumier. Depuis sa création, la réserve Ekolo ya Bonobo est en train d’enregistrer des conflits entre les communautés et les éco-gardes. Non seulement les communautés n’ont plus accès aux produits forestiers non ligneux, et les ressources halieutiques qui constituent une source des revenues depuis plusieurs années », avait souligné Trésor Bondjembo, Coordonnateur du CTIDD.

Le non-respect de textes réglementaires

Et d’enchaine: « La communauté scientifique demande d’abord que cette réserve soit suspendue, afin que les choses soient renégociées pour voir comment avancer. Des responsabilités sont partagées à tous les niveaux, notamment au niveau national, provincial et local », avait-il martelé.

Les scientifiques demandent également de saisir le ministère provincial pour amorcer la démarche rapide de résolution de ce conflit qui, mal géré, peut encore dégénérer et causer d’immenses dégâts.

Déjà, en 2023, les conflits entre les communautés locales et l’Ong ABC avaient causé la mort d’une personne, et 15 autres emprisonnées à Mbandaka, dans la province de l’Equateur. « Au départ, Ekolo Ya Bonobo est venu et a signé un cahier des charges avec les communautés locales. Malheureusement, ces communautés qui vivaient de la chasse ont été interdites de chasser alors que c’est leur moyen de subsistance », a expliqué Jean Louis Wangela, président de la société civile de Basankusu. Il dénonce par ailleurs plusieurs violations des droits humains et des dérapages. « Les écogardes de Ekolo Ya Bonobo commençaient à arrêter les membres des communautés locales qui chassaient pour leur survie. Il y a même un enfant, un mineur, qui a été arrêté et emprisonné à Mbandaka pendant 20 jours », a-t-il ajouté.

Nul n’ignore que les communautés locales du territoire de Basankusu reprochent à l’ABC/RCEB l’introduction des Bonobos dans la forêt avant même la création de la RCEB, et la création d’une réserve dans le territoire de Basankusu sans consentement des communautés locales; les approches coercitives et répressives déployées pour la conservation (les présumés cas de tortures et arrestations irrégulières, le non-respect des droits de l’homme par les éco-gardes, l’interdiction d’entrer dans la forêt, le fait d’avoir accordé beaucoup d’intérêt à la protection de Bonobo plutôt qu’aux personnes…) et l’intention d’étendre la zone de conservation (RCEB) sans consentement préalable des communautés locales alors que la première réserve ne donne pas satisfaction. 

L’Ong ABC avait ainsi été appelée à suspendre le processus d’extension car non seulement le contexte actuel n’est pas favorable mais aussi le processus est entaché de beaucoup d’irrégularités. 

 Face à cette situation qui engendre des conflits, Eve Bazaiba, alors ministre de l’environnement et développement durable, a effectué une mission de service à Basankusu. « Nous avons été à l’écoute de toutes les parties. Nous avons prêché la paix communautaire et appelé à une gestion concertée et inclusive de la réserve des Bonobos. Pour le gouvernement, la prise en compte des besoins des communautés locales demeure primordiale, avait-elle déclaré. 

Mais, face au comportement inapproprié de la DG de l’Asbl Ekolo ya Bonobos, des questions se posent : peut-on imposer à une population des singes qu’elle ne supporte pas? Pourquoi empêcher les habitants de Basankusu de faire la pêche et la chasse, alors qu’ils ne vivent que de cette activité? Enfin, pourquoi les autorités nationales et provinciales ne veulent jamais rappeler Mme Fanny à l’ordre, ou de prendre des sanctions contre elle? 

Pourtant, aux termes de l’Arrêté portant sa création, cette aire protégée –RCEB- devrait d’une part, assurer la conservation de la riche biodiversité faunique et floristique, spécialement le grand singe Bonobo et son habitat encore à l’état primaire et d’autre part, assurer aux populations locales un environnement sain susceptible de leur garantir des bonnes conditions de vie et d’alléger leur pauvreté. 

Leur silence sur l’attitude de Fanny, montre qu’elles seraient derrière cette dame qui continue à narguer les populations à Basankusu. 

Miroir Politique

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