Pendant que les cas de choléra et de variole du singe connaissent une baisse significative, la République Démocratique du Congo fait face à une résurgence de l’épidémie d’Ebola. C’est ce qu’a révélé, le jeudi 4 septembre 2025, le ministre de la Santé, le Dr Roger Kamba, au cours du briefing presse animé conjointement avec initié par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya.
Il a indiqué que le ministère de la Santé a reçu une alerte, le 30 août 2025, provenant du territoire de Mwéka, dans le Kasaï, signalant une fièvre hémorragique. «Comme à chaque alerte, nous avons immédiatement déployé nos mesures de riposte», a déclaré le Dr Kamba.
Le premier cas identifié concernait une femme de 34 ans, enceinte de 34 semaines, qui a présenté de graves symptômes hémorragiques à l’hôpital général de Boulape où elle est décédée. Par la suite, une infirmière et un laborantin ayant été en contact avec la patiente sont également décédés. À ce jour, 28 cas d’Ebola ont été recensés dans le pays, dont 15 décès. La souche identifiée est la souche Zaïre.
A cet effet, le ministre Kamba a rappelé que la contamination est majoritairement inter-espèces, provenant probablement d’un animal: «Ebola se transmet par contact direct avec les liquides biologiques d’une personne malade: vomissures, sueur, selles, sang.», a-t-il expliqué.
Mesures de prévention et réponse médicale
Pour limiter la propagation, le Dr Roger Kamba a insisté sur trois actions essentielles:
Primo, ne pas toucher les malades présentant des symptômes;
Secundo, signaler immédiatement tout cas suspect aux équipes médicales;
Tertio, se laver régulièrement les mains.
Le ministre a par ailleurs indiqué que notre pays dispose d’un vaccin et d’un traitement efficace pour cette souche appelé Ebanda ayant été développé grâce aux travaux du professeur Jean-Jacques Muyembe et de ses partenaires internationaux.
La vaccination est ciblée en ceinture, autour des cas confirmés et de leurs contacts, nécessitant une logistique adaptée pour le maintien à basse température du vaccin.
Outre Ebola sur le plan national, le Dr Kamba a reconnu que le choléra et la variole du singe connaissent une nette amélioration.
«Ici, à Kinshasa, nous avons enregistré plus de 200 cas, mais la courbe est désormais en nette diminution. À l’échelle nationale, nous sommes passés de plus de 2.000 à 1.500 cas de choléra.», a-t-il précisé.
Pour la variole du singe, les cas sont passés d’environ 2.000 à 500, confirmant également une tendance descendante.
Vigilance et sensibilisation
Le ministre de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale, a rappelé l’importance du respect des gestes barrières et de l’hygiène, mais aussi des précautions lors des funérailles.
«Il est crucial de ne pas toucher le corps d’une personne décédée d’Ebola. Le virus reste présent sur la peau et peut se transmettre à travers les sécrétions. Dans nos traditions, nous avons l’habitude de toucher et d’accompagner les défunts, mais cela représente un risque mortel.», a-t-il dit. Le Dr Kamba a invité les médias et la population à relayer ces mesures de prévention pour protéger la communauté et freiner la propagation des épidémies.