ONATRA/Matadi: les agents dénoncent une dérive managériale sous Martin Lukusa

Depuis plusieurs années, l’Office national des transports (ONATRA), jadis fleuron du secteur logistique congolais, s’enlise dans une crise structurelle qui menace sa survie. À Matadi, principal port maritime du pays, les agents de cette entreprise publique tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent une gouvernance chaotique sous la direction de Martin Lukusa, accusé de précipiter l’Onatra dans une dérive sans précédent. Contrats jugés illégaux, salaires impayés, détournements présumés, gestion opaque: les griefs s’accumulent et nourrissent un climat de colère et de désespoir parmi les travailleurs.

Dans une correspondance officielle adressée au Directeur général, les agents du port de Matadi ne se contentent plus de murmurer leur indignation, ils la crient haut et fort. Ils interpellent celui qui se présente comme le sauveur de l’Onatra, mais dont les actes, selon eux, trahissent les promesses de redressement. Derrière les discours de modernisation et les annonces de partenariats stratégiques, les réalités du terrain sont accablantes: infrastructures délabrées, précarité généralisée, et absence de vision cohérente.

C’est la preuve que l’Onatra plonge dans la décomposition, où les espoirs de relance se heurtent à une gestion décriée. Les agents réclament des comptes, et le pays observe. Car l’avenir de l’Onatra ne concerne pas seulement ses employés. Il touche aussi à l’économie nationale, à la souveraineté logistique, et à la dignité des travailleurs congolais. 

En effet, l’Office national des transports –ONATRA-, jadis pilier stratégique de l’économie congolaise, traverse depuis quelques années une zone de turbulences inquiétante. Au cœur de la tempête: son Directeur général, Martin Lukusa, accusé par les agents du complexe de Matadi de précipiter l’entreprise dans le chaos. Dans une correspondance officielle, la délégation syndicale tire la sonnette d’alarme et exige un changement radical de gouvernance.

Une lettre qui claque comme un ultimatum

Datée du 8 octobre 2025, la lettre des agents ne mâche pas ses mots. Elle accuse Martin Lukusa de gestion opaque, de signature de contrats illégaux, de non-paiement des salaires et de détournement des cotisations sociales. Les griefs sont nombreux:

– Contrats jugés illégaux avec des sociétés comme MCTC et DP World, en violation de la Constitution ;

– Non-paiement des salaires depuis cinq mois, affectant aussi bien les agents actifs que les retraités;

– Locations abusives des espaces Onatra pour des intérêts personnels, sans bénéfice pour l’entreprise;

– Non-versement des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale-CNSS-, malgré les retenues sur les salaires.

Les syndicalistes vont jusqu’à qualifier cette gestion de «crime contre l’humanité» et de «haute trahison», estimant que le DG Lukusa est devenu le malheur incarné pour les travailleurs de l’Onatra.

Une entreprise en décomposition

Autrefois fleuron du transport ferroviaire et portuaire, l’Onatra semble aujourd’hui à bout de souffle. Les infrastructures se dégradent, les équipements vieillissent, et les agents sombrent dans une précarité insupportable. À Matadi, poumon logistique du pays, les quais sont à peine fonctionnels, les salaires impayés minent le moral, et les perspectives de redressement s’amenuisent.

Ce qui choque davantage les agents, c’est le contraste entre les promesses du Directeur général et la réalité du terrain. Martin Lukusa se présente comme l’homme providentiel, celui qui, grâce à sa vision, remettra l’Onatra sur les rails. Il évoque des projets de modernisation, des acquisitions d’équipements ultramodernes, et des partenariats stratégiques. Mais pour les travailleurs, ces annonces relèvent plus du marketing politique que d’une réelle transformation.

Face à cette situation explosive, la délégation syndicale a lancé un ultimatum: Martin Lukusa dispose de 72 heures pour annuler les contrats jugés illégaux, récupérer les espaces loués, payer les salaires dus, et régulariser les cotisations sociales. Faute de quoi, les agents menacent de durcir le ton et de recourir à des actions plus radicales.

Ainsi qu’on peut le constater, l’Onatra est à la croisée des chemins. Soit il se relève grâce à une gouvernance responsable et transparente, soit il s’effondre sous le poids des dérives managériales. Les travailleurs ont parlé. Le pays attend.

Miroir Politique

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