Kulungunzu, ancien syndicaliste de l’ONATRA, met en garde contre les manipulations: « La vie des travailleurs n’est pas une monnaie d’échange »

Dans un climat social de plus en plus tendu au sein de l’Office national des Transports (ONATRA), l’ancien syndicaliste emblématique Kulungunzu est sorti de son silence pour adresser une mise en garde ferme à ses anciens collègues et à l’opinion publique. Dans une déclaration empreinte de gravité, il a dénoncé les tentatives de manipulation syndicale et politique qui, selon lui, mettent en péril la vie et la dignité des travailleurs.

Une voix d’expérience qui alerte

Kulungunzu, figure respectée du mouvement syndical congolais, a rappelé que les luttes syndicales doivent rester ancrées dans la défense des droits des travailleurs, et non servir de tremplin à des ambitions personnelles ou régionales. «L’ONATRA n’est pas un champ de bataille pour des intérêts obscurs. C’est une entreprise publique, un patrimoine national. Ceux qui manipulent les travailleurs pour des agendas cachés jouent avec le feu», a-t-il déclaré.

Contexte: tensions autour de la concession MCTC

Cette sortie intervient alors que l’Office national des Transports est au cœur d’une vive controverse liée à la concession de son terminal à conteneurs à la société MCTC. Des voix syndicales se sont élevées pour dénoncer un contrat jugé opaque, tandis que d’autres y voient une opportunité de redressement. Le président Félix Tshisekedi a récemment convoqué les parties prenantes pour apaiser les tensions et clarifier les termes de l’accord.

Mais selon Kulungunzu, certains syndicalistes actuels seraient manipulés par des groupes d’intérêt cherchant à faire échouer la réforme. Il dénonce notamment «l’instrumentalisation de la colère des travailleurs » et appelle à la prudence: «Ce n’est pas en bloquant les ports ou en semant la division que nous obtiendrons des avancées.»

Un appel à l’unité et à la responsabilité

L’ancien syndicaliste exhorte les travailleurs à faire preuve de discernement et à ne pas se laisser entraîner dans des actions qui pourraient nuire à leur propre avenir. Il met en garde contre les discours populistes et régionalistes qui visent à diviser les employés selon leur origine ou leur appartenance politique.

«L’ONATRA appartient à tous les Congolais. Ce n’est pas une affaire du Kongo Central, ni de Kinshasa, ni de qui que ce soit d’autre. C’est une entreprise nationale qui doit être gérée dans la transparence et dans l’intérêt général», a-t-il martelé.

Une sortie saluée mais aussi critiquée

La déclaration de Kulungunzu a été saluée par plusieurs anciens cadres de l’ONATRA et par des observateurs du monde syndical, qui y voient un rappel salutaire à l’éthique syndicale. D’autres, en revanche, l’accusent de vouloir «protéger le statu quo» ou de «servir les intérêts du pouvoir».

Quoi qu’il en soit, cette prise de parole remet au centre du débat la question de la responsabilité syndicale dans un contexte de réforme structurelle. Kulungunzu conclut son message par une phrase lourde de sens: « Le syndicalisme n’est pas un théâtre. C’est un engagement pour la vie. »

Miroir Politique

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