Il sied de rappeler que le vendredi 16 février 2024, le Directeur général de SNEL, Fabrice Lusinde, avait conduit une forte délégation de la Banque Mondiale à la centrale hydroélectrique d’Inga située dans la province du Kongo central.
Cette visite de prospection qui intervenait 35 ans après la toute dernière pendant le régime Mobutu, faisait suite à un financement de ce grand projet d’Inga 3 par les bailleurs de fonds. Sur place, le DG de la SNEL avait présenté de manière claire et succinte cette entreprise de l’Etat qui garde encore le monopole de la desserte en électricité sur l’ensemble du territoire national.
Il avait ensuite expliqué le bien-fondé d’un investissement pour une population qui va augmenter, d’ici 2050, et qui recours jusqu’à ce jour, à l’énergie provenant du bois. Il s’était appesanti aussi sur le bien-fondé du système de distribution d’électricité SNEL SA & Moi, en illustrant l’expérience d’une des cités de la province du Kongo central, précisément Kisantu, où la population s’approprie de plus en plus cette nouvelle donne.
Après l’exposé des agrégats de la SNEL SA, Fabrice Lusinde avait ensuite conduit ses hôtes de marque sur quelques sites dont Inga Il, le poste de dispersion et la station de conversion d’Inga SCI. Programme de développement d’Inga 3
C’est suite à cette visite que la Banque Mondiale donne son feu vert pour le financement du programme multiphase qui permettra de poser les bases du développement durable d’Inga 3 et de créer des emplois.
Ainsi, le 3 juin 2025, à Washington, le Conseil des administrateurs de la Banque Mondiale a approuvé un crédit de 250 millions de dollars financé par l’Association internationale de développement –IDA- qui constitue la première phase du programme de développement d’Inga 3 dont le total s’élève à un milliard de dollars. Ce programme de long terme repose sur une approche en plusieurs phases et permettra à la République démocratique du Congo de poser les bases du développement durable d’Inga 3, le plus grand projet énergétique de la RDC à ce jour, en commençant par la mise en place d’investissements en faveur des populations locales, des infrastructures et de l’emploi.
L’on sait que le manque d’accès à l’énergie est l’un des principaux obstacles à la transformation économique de la RDC et à la création d’emplois à grande échelle dans le pays. En effet, seuls 21% des Congolais bénéficient aujourd’hui d’un raccordement à l’électricité. Ce retard est toutefois sur le point d’être comblé: dans le cadre du Pacte national de l’énergie de la RDC, qui s’aligne sur l’initiative Mission 300 à l’échelle de l’Afrique, le gouvernement s’est engagé dans une série d’investissements et de réformes visant à augmenter la production d’énergie, à attirer les investisseurs du secteur privé et à améliorer les performances de la société nationale d’électricité, avec pour objectif de porter l’accès à l’électricité à 62% de la population d’ici 2030.
Le programme de développement d’Inga 3 accélérera ainsi le rythme des changements institutionnels et fournira la capacité de production d’énergie indispensable au soutien des progrès énergétiques du pays au-delà de 2030.
« Le potentiel de production d’électricité sur le site d’Inga est l’un des plus grands au monde. Le développement de l’hydroélectricité d’Inga 3 sera transformateur pour la RDC. En augmentant l’accès à une énergie propre, renouvelable et abordable pour les ménages et les industries congolaises, il servira de moteur pour une croissance inclusive et des emplois. Poser des bases techniques et de gouvernance solides et obtenir le soutien des communautés sera essentiel pour relever ce défi », a déclaré Bob Mabiala, Directeur de l’Agence pour le développement et la promotion du Grand Inga-ADPI-RDC.
Améliorer les conditions de vie des communautés locales
La première phase du programme de développement d’Inga 3 se concentrera sur les opportunités de développement local dans le Kongo Central, avec pour objectif d’améliorer les conditions de vie et les perspectives économiques d’environ 100 communautés (1,2 million de personnes) vivant à proximité d’Inga. Ces communautés bénéficieront directement de l’amélioration des services de base et des infrastructures qu’elles ont indiquées comme des priorités, notamment la distribution d’eau potable et d’une énergie produite par une source renouvelable, ainsi que la maintenance des routes rurales. Les investissements ainsi mis en œuvre créeront des opportunités économiques et des emplois pour ces populations. Celles-ci bénéficieront en outre de programmes de développement de compétences et d’accès à l’enseignement supérieur qui renforceront la capacité de la main-d’œuvre locale à pourvoir les emplois créés par Inga.
Le soutien financier et l’assistance technique de la Banque Mondiale permettront à l’ADPI-RDC de gérer le programme Inga et de finaliser les préparatifs de la construction d’Inga 3, troisième centrale sur un tronçon du fleuve Congo qui comprend déjà les deux centrales hydroélectriques dont provient la majeure partie de l’électricité de la RDC. La participation de la Banque Mondiale inclut le soutien à la production d’études détaillées, le renforcement des capacités et la structuration du projet. L’envergure du projet Inga 3 -la centrale devant générer une puissance potentielle située entre 2 et 11 GW- et sa complexité technique et politique signifient que les travaux préparatoires et la construction prendront environ une décennie. Ils nécessiteront en outre une collaboration entre le gouvernement, les partenaires de développement, le secteur privé et la société civile.
« C’est l’opportunité d’écrire une nouvelle page dans l’histoire du développement de la RDC, une page qui met à profit les riches ressources du pays pour sortir des millions de personnes de l’extrême pauvreté. En soutenant la vision de la RDC pour Inga à travers ce programme et des investissements complémentaires dans la gouvernance, l’éducation et les infrastructures, le Groupe de la Banque mondiale, avec ses partenaires, peut contribuer de manière significative à convertir les ressources naturelles de la RDC en croissance économique, création d’emplois et développement humain pour le peuple congolais », a déclaré Albert Zeufack, directeur de division de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la RDC et Sao Tomé-et-Principe.
De belles perspectives s’annoncent donc pour l’électrification du territoire congolais et l’amélioration des conditions de vie de la population.
Miroir Politique