Depuis longtemps, l’on trouve deux catégories de députés nationaux dans les différentes législatures de notre pays : la première catégorie est composée d’hommes et de femmes qui, une fois élus par des populations de leurs circonscriptions, passent le plus clair de leur temps sous d’autres cieux, ne prennent jamais la parole lors des débats en plénière sur des dossiers soumis à l’examen et adoption de la représentation nationale. Ceux-là tournent simplement le dos à leurs électeurs qu’ils ne vont revoir que pendant la nouvelle campagne électorale avec des promesses mielleuses qu’ils ne tiendront jamais.
La seconde catégorie d’élus nationaux est celle qui distraient les populations de leurs fiefs électoraux par des actes qui ne vont pas dans le sens de leurs préoccupations. Christophe Lofose Empangi en fait partie. Ce premier suppléant siège à l’Assemblée nationale à la suite de l’entrée de Marc Ekila -le véritable député national élu de Basankusu- au gouvernement de la République que dirige la Première ministre Judith Suminwa, au poste de ministre chargé de la formation professionnelle et métiers.

Une farce de mauvais goût
Le travail d’un député national consiste à légiférer, c’est-à-dire élaborer des lois, mais aussi et surtout à interpeller l’exécutif national sur l’impact de ses actions dans la vie des populations. Pour cette raison, il est demandé aux députés nationaux, au terme d’une session ordinaire, de passer leurs vacances parlementaires auprès de leurs électeurs afin de s’imprégner de leurs préoccupations qu’ils devront consigner dans leurs rapports à déposer au bureau de la chambre basse du Parlement.

Au lieu de tenir compte de cette directive, Christophe Lofose Empangi a préféré jeter de la poudre aux yeux de la population du territoire de Basankusu en lui jouant une farce de mauvais goût. Il a préféré, toute honte bue, ériger au coin de l’avenue Mobutu, un monument dédié aux perroquets. Basankusu est généralement appelé par les Bangala « le lieu des perroquets –Basaa Nkoso. Mais, la population avait-elle besoin d’un monument aux perroquets ou plutôt qu’elle tenait à ce que ce député qui parle à la population les yeux cachés dans des lunettes noires comme s’il craignait une influence nocive, se soucie par exemple du programme présidentiel de développement des 145 territoires qui n’a jamais connu un début d’exécution à Basankusu ?
Plus grave : alors que le territoire de Basankusu est en proie à une épidémie de rougeole qui selon le docteur Mondonge Makuma, Directeur intérimaire de la direction épidémiologique du ministère de la santé, à Kinshasa, touche surtout les enfants, et dont le nombre de morts ne fait qu’augmenter, Christophe Lofose Empangi préfère construire un monument aux perroquets. Veut-il se moquer de Marc Ekila qui lui avait cédé son siège à l’Assemblée nationale? Franchement, l’acte n’est pas digne de son rang.
Miroir Politique