Basankusu : Pour une bonne gestion de la réserve des Bonobos Eve Bazaiba recommande de restaurer la confiance entre les parties prenantes 

La ministre d’Etat en charge de l’environnement et développement durable, Eve Bazaiba, a prêché la paix entre les parties pour une gestion concertée de la réserve des Bonobos.

C’est sur cette note d’espoir qu’elle a quitté le territoire de Basankusu pour poursuivre sa mission d’itinérance et de contrôle de la gestion forestière à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur. 

Àu terme d’intenses échanges communautaires, elle a posé les jalons d’un processus de réconciliation autour du contrat de gestion de la réserve naturelle des Bonobos, source de vives tensions locales.

Installée sous l’arbre à palabre du camp du village Ikau, au poste de patrouille des gardes forestiers et écogardes, la ministre d’État a rassemblé les représentants des trois grands secteurs du territoire de Basankusu, notamment Bansakusu, Wakabokela et Gombalo. Motif : clarifier les zones d’ombre qui entourent le contrat liant l’Association des Bonobos du Congo –ABC- à certaines communautés locales.

A en croire des échos en provenance de cette localité protestante située à 5 km de Basankusu, l’on rappelle que le conflit remonte à plusieurs années. Il prend racine dans la réserve communautaire de Basankusu, choisie par l’État congolais pour accueillir les singes Bonobos réintroduits depuis Kinshasa et d’autres zones. Gérée par l’ABC, la réserve fait aujourd’hui l’objet de contestations: les communautés des groupements Bayenga et Lisafa dénoncent l’extension non concertée du périmètre de la réserve au-delà des limites initialement convenues dans le contrat conclu entre l’ABC et le seul groupement Ilunga Po.

Au fil des discussions, un notable a révélé que ce contrat, à l’origine du conflit, aurait été signé sans consultation de tous les chefs de secteurs, dont certains affirment ne pas l’avoir validé. L’affaire a même occasionné des pertes en vies humaines dans la région.

Les communautés, dans leur majorité,réclament aujourd’hui la revisitation de ce contrat avec l’ABC, estimant qu’il ne reflète ni les aspirations ni les intérêts de l’ensemble du territoire de Basankusu. Elles souhaitent que tous les groupements concernés soient désormais associés à sa révision dans un esprit de transparence et de justice sociale.

De son côté, l’Association des Bonobos du Congo défend la régularité de la procédure et rejette les accusations d’exclusion. Elle affirme encourager les activités communautaires dans la réserve à condition qu’elles respectent les normes environnementales. Elle déplore notamment l’usage de moustiquaires imprégnées pour la pêche, une pratique nocive qui empoisonne l’eau et la biodiversité.

Les préoccupations des communautés sont multiples: certains réclament leur intégration dans les activités de l’ABC, d’autres exigent la reconnaissance de leur notabilité ou encore une meilleure représentation des jeunes. Toutes ces revendications traduisent une fracture profonde, nourrie par une communication déficiente et l’absence de mécanisme de concertation durable.

Le conseiller en charge des forêts au cabinet de la ministre d’Etat, l’ingénieur Type Wombi, est intervenu pour rappeler les fondements d’un contrat environnemental et a dénoncé les pratiques destructrices observées dans la réserve. Il a sensibilisé les participants aux conséquences graves de telles dérives sur l’écosystème local.

Sceller une paix durable entre les communautés

Face à la complexité du conflit, Eve Bazaiba a promis de revenir à Basankusu dans un format élargi, qui réunira toutes les composantes du territoire ainsi que les responsables de l’ABC. Objectif: restaurer l’autorité de l’État, garantir une gouvernance transparente et inclusive de la réserve, et sceller une paix durable entre les communautés.

Cette proposition de la ministre d’Etat a chaleureusement été accueillie par la population qui estime qu’il s’agit là d’un symbole d’espoir et de cohésion sociale.

Notons que ces échanges ont rassemblé les représentants des trois secteurs de Basankusu et des 39 groupements du territoire, dont Lisafa, Bayenga, Ilunga Po, Buya, Ekombe, Lilangi, Bomate, Lifumba, Kodoro, et Lufumba Waka. Une dynamique collective est en marche pour tourner la page du conflit, au nom de la paix, du développement durable et de la cohabitation harmonieuse entre l’homme et la nature.

Miroir Politique

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