Les deux députés nationaux complices ou incompétents?
Le Fonds Mwinda, créé fin 2020, est placé sous l’égide de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain -ANSER- instituée par la Loi 14/011 du 17 Juin 2014 relative au secteur de l’électricité et créée par le décret n°16/014 du 21 avril 2016.
Il sert de levier financier à l’accélération de l’électrification rurale en pourvoyant des subventions aux ménages défavorisés de l’arrière-pays. L’Anser avait comptabilisé 3.000 ménages bénéficiaires des subsides au terme de cette phase pilote, à la suite de laquelle intervient la phase intermédiaire qui a débuté en 2022. Celle-ci couvre 49 territoires du pays, et ambitionne d’occasionner l’accès à l’électricité à plus ou moins de 25.000 ménages.
Avant son implémentation à grande échelle, l’Anser a procédé à une phase pilote de recherches destinée à cerner son effet levier sur les pesanteurs pressenties du marché naissant de l’électrification rurale dans le contexte de la RDC. Ladite phase pilote s’est étendue sur sept provinces pendant cinq mois, soit de juin à décembre 2021. Il a été, entre autres, démontré le succès et la viabilité du mécanisme de financement basé sur la performance mis en œuvre par trois opérateurs privés du secteur de l’électricité recrutés pour l’exécution de la phase pilote.
À ce jour, le besoin de financement du Fonds Mwinda s’élève à 500 millions USD. Le gouvernement congolais a procédé à la capitalisation du Fonds Mwinda à hauteur de 5 millions USD. La levée de Fonds qui s’en est suivie a occasionné la souscription de la Banque Mondiale à hauteur de 63 millions USD, alors qu’une nouvelle capitalisation du Fonds est attendue de la part du gouvernement congolais à hauteur, cette fois-ci, de 10 millions. Le Fonds aura une durée de 10 ans, prolongeable avec l’accord du Ministère des Ressources Hydrauliques et de l’Electricité, de l’ANSER, et du ministère des Finances.
Electrification de Basankusu: rien de concret
Nul n’ignore que l’électrification du territoire de Basankusu est bien prise en compte par le Fonds Mwinda qui a été créé fin 2020 pour faciliter le financement des projets d’accès à l’électricité, en particulier en milieu rural, comme à Basankusu.
L’objectif principal du Fonds Mwinda était d’augmenter le taux d’accès à l’électricité pour atteindre 30% de la population d’ici 2024, soit 2 millions de nouveaux ménages connectés.
ANSER a des projets d’électrification en cours à Basankusu, Bongandanga et Luebo, mais leur achèvement, dit-on, dépend de la disponibilité des fonds.
Ce que l’on ne comprend cependant pas est que l’électrification de Basankusu ressemble à de la poudre aux yeux. La population n’y voit à ce jour que de la fumée, rien de concret n’est encore fait. Les dirigeants d’Anser n’ont déposé à Basankusu que quelques matériels, ils n’y sont plus retournés pour entamer des travaux. La centrale qui devait être installée pour électrifier ce territoire n’existe que de nom. Curieusement, au lieu d’aller rencontrer les dirigeants d’Anser et de la Snel comme le font leurs collègues, les deux députés nationaux élus de Basankusu se taisent. Sont-ils donc des complices de la mauvaise gestion de l’actuel comité directeur d’Anser ? Ou bien ont-ils du mal à comprendre les tenants et les aboutissants de ce dossier, ce qui les empêche d’en parler publiquement ? Franchement, la population de Basankusu doit ouvrir l’oeil, et le bon, pour ne plus élire des personnes qui ne se soucient nullement de ses conditions de vie.