Conséquence du mauvais casting des partis politiques : L’incompetence du gouverneur Grâce Bilolo mise à nu

Le gouverneur du Kongo Central, Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, est au cœur d’une tempête politique et judiciaire sans précédent. Accusé de mauvaise gestion des recettes pétrolières et d’opacité dans les emprunts bancaires, il fait face à une motion de défiance portée par une majorité de députés provinciaux. L’affaire révèle des tensions profondes au sein des institutions provinciales et soulève des questions sur la gouvernance locale en République démocratique du Congo.

Les griefs contre le gouverneur Bilolo sont lourds :

– Rétrocessions pétrolières mal gérées: Les députés dénoncent une gestion opaque des fonds issus du pétrole, qui devraient être redistribués aux entités territoriales décentralisées (ETD) comme Boma et Matadi.

– Emprunt bancaire de 20 millions USD: Un prêt contracté pour des travaux d’infrastructure suscite des interrogations. Les conditions de ce crédit, son utilisation réelle et les garanties apportées n’ont pas été clairement communiquées.

– Clientélisme et favoritisme: Des nominations stratégiques auraient été attribuées à des proches politiques sans compétence avérée, affaiblissant ainsi l’efficacité de l’administration provinciale.

La motion de défiance contre Grâce Bilolo a été signée par 23 députés sur 40. Elle s’inscrit dans un climat de division politique:

– Bloc G23 vs G17: Le gouverneur aurait favorisé le bloc G23, marginalisant le G17, ce qui a institutionnalisé une fracture au sein de l’Assemblée provinciale.

– Concentration du pouvoir: Le président de l’Assemblée provinciale, Papy Matezolo, est accusé d’être le bras armé de l’exécutif, bloquant le contrôle parlementaire.

– Accusations contre des figures nationales: Bilolo accuse André Wameso (gouverneur de la Banque centrale) et Jacquemain Shabani (VPM de l’Intérieur) d’être les instigateurs de la crise, les qualifiant de “boucs émissaires”.

La situation juridique est tout aussi complexe:

– Refus d’exécuter une décision judiciaire: Bilolo est accusé de ne pas avoir exécuté un jugement condamnant la province à indemniser une victime d’un accident survenu lors d’une campagne de vaccination. Ce refus expose la province à un blocage de ses comptes.

– Violation de l’autonomie provinciale: Selon la Constitution et la loi sur la libre administration des provinces, le gouverneur engage juridiquement sa province. Le refus d’exécution est perçu comme une rébellion contre la magistrature.

– Antécédents juridiques: La Cour constitutionnelle avait déjà confirmé l’élection de Bilolo après une annulation controversée par le Conseil d’État, illustrant les tensions entre institutions judiciaires.

Vers quel avenir pour le Kongo Central?

La crise actuelle pourrait déboucher sur:

– Une destitution du gouverneur si la motion de défiance est adoptée.

– Une restructuration de l’Assemblée provinciale, avec l’intervention du VPM Shabani qui avait convoqué tous les acteurs à Kinshasa pour consultation.

– Un réexamen des mécanismes de contrôle parlementaire et de la gouvernance financière provinciale.

Mp

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