L’accès à l’électricité en République démocratique du Congo, en général, et dans la ville de Kinshasa, en particulier, constitue un défi majeur. Dans la capitale, il est constaté qu’environ 50% des ménages bénéficient de l’électricité caractérisé par des délestages, des hausses et des baisses de tension sur le réseau et des coupures intempestives du courant. Autre constat: des câbles rafistolés et dénudés occasionnent des cas d’électrocutions causant parfois des pertes en vies humaines dans les quartiers de la ville de Kinshasa.
Soucieux d’améliorer cette situation, et dans le cadre du programme de lutte contre le délestage initié par la Direction générale, les équipes techniques de la SNEL/DDK viennent de faire aboutir l’action de remplacement des TI de 600A par ceux de 2000A sur l’arrivée 30kV TFO n°1 au poste de Liminga.
Cela a permis à la SNEL/DDK de supprimer ainsi le délestage au niveau :
– de la sous station Masina (secteur EST de la ville) ;
– de la sous station Lemba (secteur Sud-Est) ;
– et des industriels de Limete.
Grâce à cette action menée à bon escient, les habitants de ces parties de la ville de Kinshasa vont oublier les délestages ou des coupures intempestives d’énergie électrique auxquels ils ont été soumis ces derniers mois. Cette action se poursuivra dans tous les postes électriques où le besoin se fera sentir.
Nécessité de réformes
Nul n’ignore que la crise de l’électricité dans notre pays ne se limite pas à des délestages et à des pannes sporadiques. Elle trouve ses racines dans des problématiques structurelles profondément ancrées, combinant manque d’investissements, gestion des infrastructures obsolètes, et augmentation exponentielle de la demande. Depuis la construction des centrales d’Inga I et II, respectivement en 1972 et 1982, peu d’investissements significatifs ont été réalisés pour répondre à l’évolution des besoins.
Kinshasa, par exemple, reçoit entre 550 et 630 mégawatts d’électricité, alors que sa demande est estimée à trois fois plus.
En parallèle, les réseaux électriques datent souvent de l’époque coloniale, comme le DDK Denis Tukuzu le souligne très souvent. Ces infrastructures, pensées pour une population bien inférieure à celle d’aujourd’hui, sont devenues inadéquates. Cette obsolescence entraîne des risques pour la sécurité, mais limite aussi considérablement la capacité de distribution.
Avec près de 20 millions d’habitants à Kinshasa et une urbanisation galopante, les besoins en électricité continuent de croître. Entre-temps, le pays n’a pas investi dans la construction de nouvelles centrales depuis plus de trois décennies.
Denis Tukuzu a déploré cette situation en disant: “Nous devrions construire Inga 3, 4, 5 et le Grand Inga pour transformer les ressources primaires en électricité réelle et répondre à la demande”, dit-il.
Mais des initiatives sont en cours pour moderniser le secteur. Parmi les mesures phares, il y a lieu de citer la construction de nouveaux postes électriques à Kinshasa et lancement du projet d’appui à la gouvernance et à l’amélioration de secteur électrique (PAGASE) pour réhabiliter les infrastructures de Kinshasa en commençant par sa partie Nord.
Au-delà des infrastructures, la SNEL mise sur des réformes internes pour restaurer la confiance et maximiser ses performances. Denis Tukuzu a annoncé : “D’ici deux ans, la SNEL fonctionnera sans journalier. Tous nos agents seront matriculés pour garantir une meilleure efficacité et une gestion transparente”.
La lutte contre la corruption et les pertes financières reste aussi une priorité, avec des programmes comme « SNEL & moi » et l’introduction progressive des compteurs à prépaiement.
C’est la preuve que la crise énergétique en RDC est complexe et multiforme, mais elle n’est pas sans solutions. Les efforts de la SNEL, bien que limités par les contraintes historiques, témoignent d’un engagement à moderniser les infrastructures et à répondre aux besoins croissants de la population. Pour avancer, une collaboration étroite entre l’État, les citoyens et les institutions internationales sera essentielle. Il en va de l’avenir énergétique du pays.
Miroir Politique