« Il n’y a pas de guerre qui ne se termine pas. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase la plus délicate qui nous amène vers l’atterrissage en allant vers la paix », a affirmé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors d’un briefing de presse conjoint organisé avec le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani.
Le 19 juillet 2025, le gouvernement congolais et la rébellion du M23 ont signé à Doha, capitale du Qatar, une déclaration de principes, s’engageant à un cessez-le-feu permanent et posant les bases d’un accord de paix global en vue de mettre fin à des années de conflit dans la partie est du pays.
A en croire Patrick Muyaya, la signature de la déclaration de principes de Doha représente une étape déterminante vers un règlement global du conflit dans l’est du pays. « La paix est un choix, et le président de la République Félix Tshisekedi a clairement fait ce choix », a-t-il dit.
Il sied de rappeler que la déclaration de principes prévoit l’ouverture de négociations directes entre Kinshasa et le M23 dès la première semaine du mois d’août, pour que les deux parties signent un accord de paix dans un délai de dix jours à compter du début des pourparlers, soit d’ici au 18 août prochain au plus tard.
La Déclaration de principes servira de base à un accord
De son côté, le vice-Premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité, Jacquemain Shabani, qui a participé aux pourparlers de Doha comme observateur, a précisé que la déclaration de principes servira de base à un futur accord contraignant. Elle définit notamment sept axes majeurs, dont le cessez-le-feu permanent, le retour des réfugiés, la démobilisation, et la restauration de l’autorité de l’Etat dans les zones affectées.
Pour les autorités congolaises, la construction de la paix demeure un processus exigeant et graduel. « Les parties prenantes rassurent les uns et les autres de leur conviction à poursuivre le processus de paix. Ce n’est pas une paix que l’on déclare lundi pour la réaliser mardi. C’est une paix que l’on construit », a affirmé Jacquemain Shabani.
L’on sait que depuis des décennies, la partie est de la République démocratique du Congo est en proie à des violences. Les affrontements se sont intensifiés depuis la résurgence du M23 fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle, ce que Kigali ne peut plus démentir au regard des rapports documentés publiés par les Nations unies. Le Rwanda reproche de son côté à l’armée congolaise de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda-FDLR-, un groupe armé lié au génocide de 1994.
Selon les Nations Unies, plus de 27,8 millions de personnes en RDC sont confrontées à l’insécurité alimentaire, et plus de 7 millions ont été déplacées à l’intérieur du pays, nombre d’entre elles l’ayant été à plusieurs reprises.