Dossier des singes Bonobos : Le territoire de Basankusu est-il orphelin de députés nationaux?

Plus personne ne s’explique le silence assourdissant que les députés nationaux élus du territoire de Basankusu, dans la province de l’Equateur, gardent sur un dossier qui a déjà causé des victimes. Pendant la campagne électorale, ces personnes avaient promis monts et merveilles aux populations, en leur prenant l’engagement de défendre leurs intérêts s’ils obtenaient leur vote. Les populations leur ont fait confiance, et voté pour qu’ils siègent à l’Hémicycle du Palais du peuple en qualité de députés nationaux. 

Contre toute attente, ces députés nationaux se préoccupent plus d’autre chose et ont oublié leurs promesses électorales. Tel est notamment le cas du dossier des singes Bonobos qu’une Ong étrangère dirigée par Mme Fanny Meresi cherche à installer sur une grande superficie octroyée de la manière que l’on ignore jusqu’à présent. Les populations de Basankusu qui vivent principalement de la pêche et l’agriculture ont voulu protester contre cette installation forcée des singes dans la forêt,  et voilà que la secrétaire générale de l’Ong les Amis de Bonobos, fait venir des militaires et pas de policiers, pour brutaliser les habitants du territoire. Conséquence: des blessés graves, des morts, et des arrestations.

Depuis que cette crise a éclaté, aucun député national élu de Basankusu n’a le courage d’interpeller la ministre en charge de l’environnement, conservation de la nature et développement durable, encore moins les gestionnaires de l’Institut congolais pour la conservation de la nature-ICCN. Un silence total sur ce dossier. Il en a été de même pendant la conférence de presse organisée à Kinshasa sur ce dossier par des élites et notables de Basankusu. Ce sont les autres qui s’expriment, mais pas un seul député national. De même pour le forum qui devait être organisé à Basankusu et dont tous les frais devaient être supportés par le gouvernorat de l’Equateur. Non contente, Mme Fanny a exigé de lire d’abord les termes de référence de cette rencontre, et depuis peu, l’on apprend que l’organisation serait confiée à une Ong étrangère. Personne ne parle, même pas le gouverneur Bobo Boloko.

Deux initiatives à encourager

Il y a néanmoins lieu de saluer et encourager les initiatives que viennent de prendre deux élus. La première initiative émane du Rapporteur adjoint de l’Assemblée provinciale de l’Equateur, Me Ezekiel Ambukani qui a lancé un SOS aux élus provinciaux sur le dossier ABC Bonobos à Basankusu.

Lors de la plénière de vendredi 22 novembre 2024 portant sur l’audition, examen et adoption du budget de la province exercice 2025, le budget de la province de l’Equateur a été adopté à l’unanimité des élus provinciaux moyennant quelques amendements.

Après l’adoption du budget, le Rapporteur adjoint et élu de la circonscription de Basankusu, à présenté en lingala sa motion d’information sur la situation malheureuse que traversent ses électeurs de Basankusu dans le dossier ABC Bonobos de Mme Fanny. Il a fait savoir que les éco-gardes de l’Ong les Amis de Bonobos du Congo tracassent la population du territoire de Basankusu en leur ravissant même des filets et autres matériels de pêche.

Après cet exposé, l’Assemblée plénière a décidé de diligenter une commission d’enquête à Basankusu aux fins d’obtenir de plus amples informations sur cette situation.

L’autre initiative sur le même dossier émane du député national Didier Kitumaini Ndibirira qui, le 20 novembre courant, a transmis une question orale avec débat au Directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature. Celui-ci est appelé à éclairer la lanterne de la représentation nationale sur la question épineuse du partenariat public-privé dans la gestion des aires protégées de la République démocratique du Congo, en démontrant à travers des données factuelles et probantes, l’impact à court, moyen et long terme, des financements gigantesques injectés dans chaque aire protégée, et dont les résultats sur terrain, attestent l’inefficacité avérée des services offerts étant donné les menaces graves et continues que subissent toutes les aires protégées sous le partenariat public-privé depuis plus d’une décennie en RDC.

Espérons que les députés nationaux tireront les leçons qui s’imposent sur base des explications qui leur seront fournies, et que des mesures urgentes seront proposées au gouvernement pour enrayer ces menaces, voire retirer le partenariat à des organisations non gouvernementales qui travaillent dans l’opacité totale.

Miroir Politique

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