L’on ne cessera, de sitôt, d’épiloguer sur l’échec de la mise en œuvre du Programme de développement local des 145 territoires initié par le président de la République, Félix Tshisekedi, dans le territoire de Basankusu, en province de l’Equateur. Pourtant, ce programme visait à réduire les inégalités spatiales, redynamiser les économies locales, et transformer les conditions et le cadre de vie des populations congolaises vivant dans les zones jusque-là mal desservies par les infrastructures et services sociaux de base. Cette situation avait créé un clivage entre les provinces et les villes, ravivant ainsi un sentiment d’abandon des populations vivant dans les milieux ruraux.
Malheureusement, comme nous l’avons écrit dans notre dernière édition, rien mais alors rien n’a été fait dans cette partie du pays. Certes, des fonds avaient été débloqués pour les travaux de développement de Basankusu, une société avait même gagné ce marché, et de l’argent lui avait été versé. C’est grâce à cet argent que des matériels avaient été achetés et acheminés sur place.
L’on apprend aujourd’hui qu’il était prévu la construction de 17 infrastructures, notamment 8 écoles ; 8 centres de santé ; et 1 bâtiment administratif du territoire.
Des complicités à plusieurs niveaux
Mais, une fois sur place, ces matériels seront subtilisés par des inciviques qui veulent voir la population de ce territoire continuer à vivre dans de mauvaises conditions. Des sacs de ciment disparaissent et se retrouvent dans les maisons de certains individus sans qualité.
Au terme des enquêtes qui seront menées, ces inciviques seront pris en flagrant délit. Curieusement, les personnes fautives n’ont pas été jugées mais des amendes transactionnelles ont été fixées évaluées à plusieurs millions de dollars. La question que l’on se pose est de savoir si ces sommes d’argent ont été réellement payées à la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations-DGRAD.
Car, à ce jour, nul ne connaît la destination prise par ces sommes d’argent. Pendant ce temps, ceux qui s’étaient accaparés les biens de l’Etat continuent à vivre tranquillement à Basankusu, comme pour narguer la population qui ne sait à quel saint se vouer.
Pour la population de ce territoire, il faudrait que tout soit fait pour tirer cette situation au clair. Puisque des élus et intellectuels originaires de l’Equateur, ou précisément de Basankusu, n’osent se prononcer publiquement sur cette affaire, il est vivement souhaité que la société qui avait gagné ce marché soit interpellée. C’est à elle de dire à l’opinion publique les montants qu’elle avait perçus, la nature des matériels achetés, les moyens utilisés pour acheminer lesdits matériels à Basankusu, et l’endroit où ils étaient entreposés.
C’est seulement grâce aux informations qui seront fournies par les responsables de cette société que l’on connaîtra les tenants et les aboutissants de l’échec du PDL-145 T à Basankusu. Pendant qu’ailleurs, des infrastructures ont été réalisées grâce aux financements octroyés dans le cadre de ce programme, il est inadmissible que la population de ce territoire qui attendait beaucoup de l’initiative présidentielle, continue à broyer du noir. Affaire à suivre donc !