L’IGF s’était-elle trompée ? Nicolas Kazadi expose le régime Tshisekedi !

L’on pouvait attendre des vérités crues sur la gestion du pays, principalement des finances publiques, de la part de n’importe quelle personne ayant exercé des fonctions dans ce secteur, sauf de Nicolas Kazadi. Ancien ministre des Finances d’avril 2021 à juin 2024, soit trois ans et un mois, cet homme qui fait partie du pré-carré de l’actuel chef de l’Etat, a été innocenté dans le dossier des lampadaires et des forages par la justice congolaise sur base d’un motif fallacieux « qu’il est un père de famille ». Le voilà aujourd’hui qui jette un pavé dans la marre dont les gouttes d’eau continueront à mouiller les tenants du régime en place. 

S’exprimant à la manière d’un « combattant de la 10ème rue Limete », l’ex argentier national a fait des révélations qui ne feront que conforter les appréhensions des investisseurs étrangers qui avaient envie d’amener leur argent dans notre pays. Tenez : il a révélé qu’au cours du premier mandat du président Félix Tshisekedi, l’État avait créé 53 établissements publics sans aucune prévision budgétaire. «Tout le premier mandat, l’État a créé 53 établissements publics nouveaux. On les paie en cours d’année, sans prévision budgétaire. Ils commencent à recruter, ils n’ont même pas de cadre limite», a-t-il soutenu. De quoi tomber des nues !

Se partager l’argent, et réfléchir après

Plus grave, Nicolas Kazadi critique sans ménagement les pratiques budgétaires au sein des institutions. «Nous voulons trop de jouissance. S’il y a de l’argent, partageons d’abord et nous allons réfléchir après. L’argent du projet est arrivé, on se le partage d’abord et on va réfléchir plus tard. C’est ça le problème», a-t-il dit. 

Et sans froid aux yeux, il se vante d’avoir porté le budget national de 4 milliards USD à 16 milliards USD durant son passage au gouvernement. « J’ai ramené le budget national de 4 milliards de USD à 16 milliards. Au fur et à mesure, les rubriques et les primes se multiplient», critique-t-il, comme pour dire que ceux qui ont pris sa place sont très loin d’atteindre ses performances.

Concernant les dépenses du Parlement, Nicolas Kazadi a noté une forte hausse entre 2017 et 2023. «Pour le Parlement, 2017-2018, c’était environ 5 milliards FC par mois. En 2023, c’est autour de 45 milliards de francs congolais», a-t-il indiqué. Une manière de montrer que l’Assemblée nationale et le Sénat sont budgétivores.

L’ancien ministre a reconnu que cette situation était suivie au plus haut niveau de l’État: «On en parle même dans le conseil de sécurité, mais ce n’est pas facile.»

Ces déclarations sont faites dans un contexte de tensions budgétaires croissantes. Raison pour laquelle le chef de l’Etat a, lors de la 42ᵉ réunion du Conseil des ministres du vendredi 2 mai 2025, demandé que le gouvernement prenne des mesures urgentes pour redresser les finances publiques, dans un contexte de sacrifices pour soutenir l’effort de guerre. Il a insisté sur la nécessité d’un contrôle rigoureux du cadre macroéconomique, et a demandé un audit des structures nouvellement créées afin d’en évaluer la pertinence. Est-ce suffisant pour arrêter l’hémorragie financière? 

Dès lors, aucun doute n’est plus possible: les finances publiques sont très mal gérées, à en croire Nicolas Kazadi. Celui qui siège aujourd’hui à l’Assemblée nationale, avait trempé dans tous les dossiers ayant occasionné des décaissements d’urgence dénoncés par l’Inspection générale des finances. Il se trompe donc lourdement lorsqu’il affirme, toute honte bue, que Jules Alingete, était appuyé dans ses enquêtes par des acteurs politiques qui tenaient à l’évincer du ministère des Finances. 

Et pour aller jusqu’au bout de sa logique, Nicolas Kazadi crache sur la justice congolaise qui ne dit pas le droit en toute équité. Le fait que ses complices dans l’affaire des lampadaires soient condamnés et pas lui, en est une preuve. Si l’on comprend bien, lui aussi aurait dû subir la rigueur de la loi pour son implication dans tous les dossiers maffieux qui passaient sous son nez. Peut-on encore parler d’un Etat de droit, ou d’une justice indépendante en RDC ? La question est là !

Miroir Politique

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