Dans la nouvelle équipe gouvernementale Suminwa 2 publiée par le président de la République, Félix Tshisekedi, l’on note la présence de Guillaume Ngefa Atondoko, nommé à la Justice et Garde des sceaux en qualité de ministre d’Etat. Guillaume Ngefa est un haut-fonctionnaire à la retraite anticipée du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Sa nomination est perçue comme un signal fort en faveur de la réforme de la justice en République démocratique du Congo.
Son expertise en droits humains et en gouvernance est attendue pour renforcer l’État de droit et promouvoir une justice équitable et indépendante.
En somme, Guillaume Ngefa apporte une riche expérience nationale et internationale à son nouveau rôle, avec un engagement profond pour les droits humains et la justice.
Rappelons que Guillaume Ngefa Atondoko est un juriste et militant des droits humains congolais. Il est nommé ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République démocratique du Congo le 8 août 2025, lors d’un remaniement gouvernemental.
Originaire de la République démocratique du Congo, Guillaume Ngefa Atondoko déclare avoir développé un sens précoce de la justice en s’opposant, dès son enfance, aux discriminations envers les Pygmées dans sa communauté. Étudiant à l’Université de Kinshasa, il s’engage dans plusieurs mouvements étudiants, dont le Club des Africanistes, et milite contre la division ethnique et la répression politique.
Engagement pour les droits humains
En 1986, il fonde l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme –ASADHO-, l’une des premières Ong indépendantes de défense des droits humains en RDC. Sous les régimes de Mobutu Sese Seko puis de Laurent-Désiré Kabila, il documente et dénonce les violations des droits humains, notamment à travers un rapport estimant qu’environ 200 000 réfugiés hutus et plusieurs milliers de Congolais ont été tués dans un contexte de nettoyage ethnique.
Ses positions impartiales, indépendantes de l’ethnie des victimes ou des auteurs, confèrent à l’ASADHO un rôle important dans l’apaisement des tensions interethniques.
Persécuté sous les deux régimes, Guillaume Ngefa Atondoko s’exile à Genève puis en Côte d’Ivoire, tout en poursuivant ses activités militantes. Il participe à des événements internationaux aux côtés de personnalités comme Desmond Tutu, dans le cadre de l’initiative Speak Truth to Power (2008 à Cape Town et 2009 à Milan).
En 1999, il rejoint le système des Nations unies et occupe plusieurs fonctions, notamment au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en Guinée-Bissau, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Suisse. Il est nommé Directeur de la Division des droits de l’homme de la Minusma, avant d’être expulsé par les autorités maliennes en février 2023.
Le 8 août 2025, il est nommé ministre de la Justice et Garde des Sceaux en remplacement de Constant Mutamba, dans le gouvernement Suminwa. Avec cet expert, l’on peut espérer que la justice congolaise retrouvera ses lettres de noblesse.