Au lieu de continuer à nous faire la guerre, nous pouvons nous asseoir autour d’une table et chacun dira ce qui lui fait mal, ce qui ne va pas. Ensuite, ensemble, nous chercherons des solutions », a insisté le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa lors de sa visite en Pologne.
Le prélat catholique révèle que « l’initiative est déjà assez avancée, mais nous constatons que tous les pays de la sous-région l’ont acceptée. Cependant, c’est le gouvernement de Kinshasa qui hésite et ne se montre pas très enthousiaste vis-à-vis de cette initiative », a-t-il affirmé.
Le Cardinal Ambongo a ajouté que le Secrétariat d’État du Vatican et le pape Léon XIV avaient été sollicités pour soutenir ce projet de paix : Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en République démocratique du Congo et dans les Grands Lacs.
« Le pape Léon est au courant de notre initiative et nous encourage à aller de l’avant », a souligné Tata Cardinal.
Pour les USA, il s’agit d’un conflit intercongolais
Cette prise de position du Cardinal Ambongo rejoint celle de l’émissaire du président américain Donald Trump pour la région des Grands Lacs, Massad Boulos. Connu comme l’un des artisans de l’accord de paix conclu en janvier dernier entre la RDC et le Rwanda, Boulos a livré une lecture directe et critique de la crise actuelle.
Selon lui, la guerre qui déchire l’Est du pays ne peut plus être uniquement perçue comme un conflit régional: « La crise actuelle en RDC doit être considérée comme un conflit intercongolais », a-t-il déclaré, appelant Kinshasa à assumer sa part de responsabilité.
Dans ce sens, Massad Boulos a insisté sur la nécessité d’un processus de réconciliation interne: «Seul un dialogue inclusif entre Congolais pourra ouvrir la voie à une paix durable», a-t-il affirmé.
L’émissaire américain a également tenu à clarifier certains malentendus diplomatiques. Contrairement aux rumeurs circulant ces dernières semaines, il a précisé que Washington n’a jamais annoncé la tenue d’un sommet à la Maison Blanche entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Enfin, Massad Boulos a présenté l’accord de Doha comme un élément central de la solution: «L’accord de Doha est la pièce manquante du puzzle. Il doit permettre d’aborder les causes profondes du conflit afin d’engager enfin le Congo sur la voie d’une paix durable», a-t-il conclu.