Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya s’est entretenu avec les auditeurs du Collège des Hautes Études de stratégie et de défense –CHESD- le samedi 11 avril 2025 à l’amphithéâtre Tshanzu, au siège même de cette institution d’enseignement militaire de notre pays. Son intervention a porté sur la connaissance des médias et communication de crise.
Devant une centaine d’auditeurs de deux promotions différentes (8ème spéciale et 10ème ordinaire), le ministre a insisté sur le fait que la communication est comme la sécurité. Ce qui sous-entend que le respect des consignes revêt un caractère obligatoire pour atteindre les résultats escomptés. Car, la communication intervient avant, pendant et après.
A ce sujet, le ministre a rappelé aux auditeurs ainsi qu’aux autorités du CHESD qu’aussitôt nommé, il était appelé à résoudre deux crises simultanées, notamment l’instauration de l’état de siège et l’éruption volcanique de Nyiragongo. Il a dit qu’il lui fallait pour chacun de cas se doter d’une communication spécifique pour gérer tous les acteurs ou intervenants jusqu’à revenir à la vie normale.
Par la suite, Patrick Muyaya a fait savoir à l’auditoire qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, plusieurs médias, surtout les généralistes, sont malmenés par les internautes sachant tout connaître. Dès lors, il s’est avéré important que les médias, de quelle nature qu’ils soient, fassent des efforts pour crédibiliser leurs informations en demeurant professionnel dans leur démarche quotidienne. Une bonne manière pour combattre les fake news. « Si vous ne donniez pas la bonne information, vous donnez la place à la mauvaise », a-t-il dit.
Il a invité les auditeurs du CHESD à faire confiance aux médias publics (la RTNC et l’ACP) ainsi que quelques privés qui se distinguent journalièrement.
Les enjeux de la guerre bien connus
Abordant le contexte de la guerre, le ministre Patrick Muyaya a précisé que les enjeux de la guerre dans l’Est de la RDC sont connus. Il s’agit de l’expansion territoriale, le repeuplement, le contrôle et pillage des ressources, l’extension de la sphère d’influence et la survie politico-économique. « Vous devez savoir que le Rwanda nous mène une guerre économique pour sa survie. Tandis l’Ouganda n’a pas des visées expansionnistes comme le Rwanda. Il a plutôt des idées économiques profitables également pour nos deux pays. Le Rwanda a également comme prétextes, la présence et l’armement des forces de libération du Rwanda (FDLR) par les Forces de la République Démocratique du Congo (FARDC), mais aussi la protection de la communauté tutsi et les revendications sur le non-respect de l’accord du 23 mars », a expliqué le ministre.
Patrick Muyaya a rappelé aux stratèges qualifiés que la RDC fait face à une guerre hybride où le régime de Kigali s’active à distiller quotidiennement le poison à travers les discours de haine et l’abandon des réfugiés congolais au Rwanda. « Le poison rwandais est un mensonge bien orchestré et propagé par l’armée numérique rwandaise dans les buts de nous affaiblir », a expliqué le ministre Muyaya.
Il était content de constater que la quasi-totalité de l’amphithéâtre Tshanzu connaisse ce terme qui depuis un temps éveille les congolais, partout où ils se retrouvent.
S’agissant de la multiplicité de fronts, le ministre s’est exprimé en ces termes: « Pour faire face à cette guerre, la RDC a mis en face plusieurs fronts entre autres : militaire, diplomatique, médiatique, judiciaire et économique. Le gouvernement dont je fais partie s’active pour récolter des bons résultats dans tous ces fronts ».
Il a rappelé à ces cadres d’aujourd’hui et de demain que dans les relations entre nations, ce sont les intérêts qui comptent et non, l’empathie.
D’où, il est important que ces derniers se mobilisent également pour apporter des bonnes idées au gouvernement et particulièrement, aux Forces armées de la République Démocratique du Congo-FARDC.
Lors de la série des questions et réponses, le ministre a souligné que le Rwanda est en perte de vitesse avec les multiples sorties médiatiques incontrôlées de son Président Paul Kagame ponctuées des propos discourtois.
Il a déclaré qu’une cellule de crise a été mise en place après le discours à la nation du chef de l’État, le mercredi 29 janvier 2025 pour répondre vigoureusement à la désinformation en provenance de l’armée numérique rwandaise et ses alliés. Il a martelé que la connaissance du terrain médiatique est très capitale pour répondre aux fausses informations propagées par le Rwanda et ses supplétifs en de temps de crise et en temps normal.
« Pour réussir notre communication de crise, nous avons décidé de : prendre conscience de la crise, réunir les informations nécessaires, mesurer l’impact de la crise, choisir les canaux de communication, partager au maximum les messages et de tirer les leçons de la crise. La pire de stratégies à éviter à tout prix pour échapper à d’autres catastrophes dans la crise est celle du déni », a-t-il conclu dans son intervention.