Une discordance jamais vécue dans les milieux judiciaires : Le duel Constant Mutamba-Firmin Mvonde  la honte ! 

Depuis quelques mois, plus rien n’allait entre la Première ministre, Cheffe du gouvernement, Judith Suminwa, et le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Constant Mutamba. Les deux ne se regardaient plus qu’en chiens de faïence. Cette passe d’armes affaiblit un gouvernement déjà en proie au terrible défi de la guerre que le Rwanda mène contre la République démocratique du Congo par le biais de ses supplétifs de l’AFC/M23.

Tout est parti des propos désobligeants que le ministre de la justice tenait envers la cheffe du gouvernement dont il fait partie, et qui faisaient grincer des dents à ses collègues. Constant Mutamba foulait aux pieds le principe de la solidarité gouvernementale. Nombreux sont ceux qui ont fini par croire qu’il avait franchi la ligne rouge. Ce qui était insupportable pour eux.

Plusieurs observateurs sont même allés jusqu’à affirmer que sous d’autres cieux, c’est depuis longtemps que ce jeune loup aux dents longues aurait déjà été viré du gouvernement contre lequel il dégaine des flèches empoisonnées. Car, au lieu de travailler, dans son secteur, pour l’efficacité de l’Exécutif national, le ministre de la Justice se mettait lui-même en exergue. Il oeuvrait plus pour sa popularité. Il profitait ainsi de toutes les occasions pour assurer sa propre promotion espérant engranger des profits pour la suite de sa carrière politique. 

La revanche des Ne-Kongo ? 

L’on se souvient de sa phrase prononcée devant une salle pleine de jeunes venus participer au lancement de la campagne de mobilisation de la jeunesse contre la corruption, le 5 mars 2025, aux côtés de la Première ministre: «Je sens l’odeur de la corruption» Deux mois et demi plus tard, tout bascule. 

Bien avant cet incident, le même Constant Mutamba avait voulu auditionner Firmin Mvonde, à propos de la résidence que ce dernier a acquise à Bruxelles, en Belgique. L’affaire a été évitée, ayant compris que cette maison avait été achetée à crédit. Et voilà que Le 21 mai, le même procureur général près la Cour de cassation demande à l’Assemblée nationale l’autorisation l’autorisation des poursuites contre Mutamba. En cause: un marché public attribué de gré à gré à une société peu expérimentée pour la construction d’une prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Du coup, Constant Mutamba qui prend des décisions à travers les communiqués de presse, oubliant qu’un ministre agit par voie d’arrêté-, se retrouve dans la tourmente. D’aucuns parlent d’une revanche que les deux personnalités Ne-Kongo auraient décidé de prendre contre un ministre dont la liberté de langage semble avoir dépassé les limites du tolérable. 

Mutamba dégaine contre ses détracteurs

Vrai ou faux, toujours est-il que le ministre de la Justice ne baisse pas les bras. Aussitôt rentré à Kinshasa, il s’en prend vertement à ses détracteurs, dont le premier est le Procureur général près la Cour de cassation. Coup de tonnerre au sommet de la Justice congolaise. Il s’adresse à lui en déclarant sur un ton ferme «Dites au procureur général près la Cour de cassation que je n’ai pas peur de la prison, je suis prêt. Il a commis une faute disciplinaire grave. J’ai interdit au secrétaire général de la Justice de répondre à son invitation et jamais il ne me verra devant lui pour me défendre. »

Une sortie virulente qui révèle un climat de crispation inédit entre le ministre de la Justice et l’une des plus hautes autorités judiciaires du pays.

A présent, l’on attend la réaction des députés nationaux qui ont entamé ce mardi 27 mai l’examen de la demande de la levée de ses immunités parlementaires. Vont-ils céder à la sollicitation du procureur général près la cour de cassation, ou la refuser ? Attendons voir !

Quoi qu’il en soit, pour beaucoup de Congolais, cette affaire de détournement serait montée par ceux qui s’opposent aux réformes que Constant Mutamba initiait depuis sa nomination au ministère de la justice,  et qui tiennent à l’éloigner de ce milieu où ils étaient habitués à se mouvoir à leur guise.  

Miroir Politique

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